Notation extra financière : quand les oppositions locales s'en mêlent

Publié le par Roland Branquart

À chaque publication d'une nouvelle notation extra financière (développement durable) d'une collectivité territoriale ou d'un établissement public de coopération intercommunale, s'observent les mêmes réactions des oppositions locales, naturellement enclines à critiquer, contester, commenter soit la démarche même d'évaluation et de notation sollicitée entreprise par l'exécutif de l'entité publique, soit les conclusions de l'évaluation et la note attribuée.

Dernier exemple en date, celui d'un acteur de l'opposition de la ville de Tours appartenant à l'UMP, m. de Germay, qui, sur son blog (
http://toursdhorizon.over-blog.com/article-18335021.html) herche par divers moyens à "relativiser" l'impact de la notation extra financière attribuée par Arcet Notation à la ville de Tours, tout comme m. Sarre, alors élu d'opposition PS de la ville de Colombes avait cherché en 2007 à faire de même, avec des méthodes il est vrai quelque peu différentes...

M. de Germay s'étonne que l'agence
Arcet Notation n'ait que 3 années d'existence, sans doute parce qu'il ignore le fait que la notation extra financière de collectivités territoriales en France, à l'inverse d'autres pays européens où cette pratique est sensiblement plus ancienne, n'existe que depuis 2004, année de notation de la 1ère collectivité française en ce domaine.

Il observe qu'
Arcet Notation  n'aurait noté que deux ou trois collectivités, ce qui est évidemment très inférieur à la réalité des choses, puisqu'Arcet Notation avait évalué et/ou noté une dizaine d'entités publiques au 15 avril 2008.

Ce qui est en réalité très significatif, c'est la constance avec laquelle, quelle qu'elle soit, UMP ou PS, MODEM ou "les Verts", la ou les opposition(s) municipale(s) s'attache(nt) à tenter de mettre en cause les résultats produits par les évaluations et notations extra financières de collectivités !

Elle témoigne de l'intérêt suscité par la démarche, de la place croissante prise par les stratégies de développement durable dans les préoccupations de gestion publique locale par les élus, qu'ils soient aux commandes d'une collectivité ou qu'ils soient dans l'opposition.

Le développement durable est devenu un enjeu majeur au plan local. Ce qui est non moins significatif, c'est la similitude des critiques portées par les oppositions locales, qu'elles soient de gauche, de droite ou du centre, suivant les cas de figure politiques  propres à chaque ville notée.

Elle devrait inciter
, nous semble-t-il, les collectivités commanditaires de telles procédures, qui s'y soumettent avec l'objectif de témoigner d'une démarche de transparence dans l'évaluation de leurs politiques publiques au regard des normes et d'indicateurs de développement durable, à faire auditionner par les consultants en charge de la mission un ou plusieurs représentants élus des groupes d'opposition dans les conseils municipaux, dont la vision d'une stratégie de développement durable pourrait ainsi, si elle existe, être recueillie, analysée, restituée, dans le cadre de l'évaluation : peut-être certains opposants deviendraient-ils dès lors plus mesurés le moment venu, dans leur critique de la notation finale... En toute état de cause, le principe de  transparence s'en trouverait conforté.

Enfin, rappelons que l'agence de notation extra financière Arcet Notation évalue et note des collectivités de toutes tendances politiques, ainsi qu'en atteste la liste des entités s'étant déjà soumises à cette pratique ou étant en cours d'évaluation.

Ses consultants, naturellement, mettent en oeuvre un outil d'évaluation assorti d'une batterie d'indicateurs de mesure qui ne permet aucune interprétation ni inflexion de l'analyse à des fins d'opportunité politique ou partisane que leur déontologie professionnelle au demeurant, leur interdirait.


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